La traduction littérale de « qi » (ou chi ou ch’i) est « air », respiration ou gaz et dans la culture traditionnelle chinoise, qi est considéré comme « la force de vie ». « Qigong » (« travail du qi », « travailler avec le qi », « exercices de l’énergie du qi ») peut être simplement défini comme une série d’exercices pratiqués pour entrer en contact avec sa propre force de vie. Cela implique de travailler avec la respiration et de se concentrer dans l’observation intérieure du corps.

Le terme « qigong » qui tire son origine du milieu du 20e siècle est toutefois trompeur dans le sens où aujourd’hui il fait référence à une vaste famille d’exercices internes traditionnels qui ne visent pas qu’à développer le qi. Qigong est aussi utilisé comme terme général pour différents exercices tendant à préserver et améliorer la santé, soigner les maladies, accroître les performances en art martial, ou encore développer la pénétration spirituelle (par exemple les exercices taoïstes et bouddhistes). Il y a des exercices à la gestuelle lente et méditative, des exercices immobiles tels que la méditation debout ou assise. Le Taiji peut aussi être considéré comme un type d’exercices de qigong cherchant à utiliser la capacité interne dans un but martial.

Il est important de réaliser que comme le taiji, le qigong n’est pas qu’un exercice au mouvement lent. Les mouvements lents sont un outil pour trouver comment transformer un mouvement externe déconnecté et utilisant les muscles en un mouvement interne qui s’est unifié, le mouvement du corps entier contrôlé par le centre. Il est particulièrement important de trouver, d’entretenir et de renforcer zhongding ou ligne centrale (ici particulièrement la méditation debout peut aider). Au début de la pratique on se focalise plus sur le mouvement externe et la respiration, et on les utilise pour reconnaître et renforcer la structure interne du corps et graduellement à contrôler l’énergie interne. Faits correctement en portant attention au corps, aux sensations, les exercices augmentent le corps-conscience, et par cette conscience il devient plus facile de détendre les différentes parties du corps et de préserver leur santé.

La première étape vise à ouvrir les voies de
l’énergie (les méridiens) du corps pour permettre l’exercice de l’esprit ( yi, « intention ») dans les étapes suivantes. Comme le corps-conscience se développe la focalisation de la pratique est dirigée vers l’intérieur, et l’énergie interne est aussi de plus en plus guidée par l’utilisation de l’esprit au lieu des mouvements externes. Petit à petit une coordination se développe entre le mouvement externe et le mouvement interne. Finalement le mouvement interne génère et guide réellement le mouvement externe – le mouvement externe ne fait que montrer ce qui se passe à l’intérieur. Ceci va conduire à une constante conscience profonde du corps et à la possibilité de commencer à travailler avec les énergies dans le corps.